Une nouvelle choquante : l’Europe veut autoriser les pesticides dans la filière biologique et y réduire les contrôles qualité.
Un texte en projet
Un projet de modification du règlement européen sur l’agriculture biologique, lancé en 2014 par la Commission européenne, est à l’examen ces jours-ci1.
Ce projet, présenté ce jour aux ministres de l’agriculture européens, doit « définir les modes de production, de transformation, de conservation et de commercialisation dans toute l’Europe »2 S’il est adopté, chaque Etat pourra en décider et fixer son propre seuil de contamination.
Les distributeurs français de bio, dénoncent une « régression inacceptable », et l’ont fait savoir à notre nouveau ministre français de l’agriculture, Jacques Mézard3.
Voici quelques uns des tweets alarmés de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) :
Révision du règlement #bio européen
Contaminations par les pesticides et « mesures de déclassement nationales » : une boîte de pandore ouverte— APCA (@ChambagriFrance) 9 juin 2017
Révision règlement #bio européen
« Nous refusons également les dérogations au contrôle annuel promues par les législateurs européens »— APCA (@ChambagriFrance) 9 juin 2017
Quels sont les risques ?
Autoriser les pesticides en agriculture biologique représenterait une incroyable nuisance pour les consommateurs souhaitant dispenser leur organisme des perturbateurs endocriniens présents dans les pesticides, et montrés du doigts comme responsables de nombreux cancers. Pour en savoir plus sur l’impact des pesticides sur la santé, vous pouvez lire notre article Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les pesticides.
Réduire les contrôles qualité dans le bio porterait aussi un sérieux coup à la confiance des consommateurs, assez légitimement d’ailleurs, dans ce marché en plein boom porté par une croissance de plus de 22 % l’an dernier.
Elle est belle l’Europe…
On remarquera que l’idée selon laquelle chaque Etat fixerait le seuil de contamination acceptable sur son sol risque d’être lourde de conséquences : un Etat qui permettra de lourdes charges de pesticides dans ses végétaux soi-disant bio pourra-t-il les exporter à ses voisins ? Que devient le label AB, repère de plus en plus connu des consommateurs, si chaque pays danse au son d’une musique différente ? Avons-nous fondé l’Union Européenne pour que des règles différentes s’appliquent dans des pays différents, concernant cette chose si précieuse et universelle que la santé ?
