L’Iran va envoyer un singe dans l’espace à l’occasion du 34e anniversaire de la victoire de la révolution islamique de 1979, a déclaré le chef de l’organisation spatiale iranienne.

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A cet effet, plusieurs singes sont actuellement en quarantaine ; l’un d’entre eux devrait être envoyé dans l’espace entre le 31 janvier et le 10 février.
Lors de cette expérience, le singe doit être envoyé à 120 km d’altitude pour un vol suborbital d’une vingtaine de minutes, à bord d’une capsule lancée par une fusée.
Il est impossible de savoir si un retour est prévu pour l’animal…
L’Iran se défend de chercher à développer des lanceurs longue portée, qui seraient capables d’emporter des charges nucléaires. Ce vol particulier n’est censé être que la première étape vers l’objectif de transporter un homme dans l’espace d’ici 5 à 8 ans. Pourtant, le programme spatial iranien est suivi de près par la communauté internationale, qui s’inquiète de ses implications militaires possibles : le programme balistique iranien a été condamné à plusieurs reprises par le Conseil de sécurité de l’ONU.

L’Iran a déjà envoyé dans l’espace en 2010 une capsule contenant un rat, des tortues et des insectes.
Une tentative d’envoyer un singe dans l’espace s’est en revanche soldée en 2011 par un échec : la fusée a bien été lancée mais Téhéran a reconnu à mots couverts, sans en donner la raison, que le vol n’avait pas abouti :
La fusée Kavoshgar-5, qui emportait une capsule contenant un singe vivant, a été lancée (…) mais comme tous les objectifs n’ont pas été atteints, ce vol n’a pas été annoncé
a déclaré sans plus de précisions le vice-ministre de la science.
Les singes et l’espace : tragique rétrospective

Les singes ont longtemps été les cobayes de la conquête spéciale américaine. Le premier, nommé Albert, est mort de suffocation lors de son premier vol sur une fusée V2, en 1948. Son successeur, Albert II, connaît le même sort. Il faudra attendre 1959 et d’autres d’autres funestes échecs pour qu’un primate échappe enfin à une mort prématurée : Miss Baker, qui vivra jusqu’à l’âge de 27 ans. Elle avait été sélectionnée parmi de nombreux chimpanzé pour sa capacité à tolérer des périodes de vingt-quatre heures de confinement extrême, le corps recouvert d’électrodes, et pour « ses manières dociles, intelligentes et aimantes », comme l’ont rapporté les journalistes qui suivaient l’opération. Quelle ironie…
Les Américains n’ont pas été les seuls à envoyer des singes dans l’espace : la France a également envoyé des singes en orbite. Deux guenons, Martine et Pierrette, se sont envolées en 1967 (elles ont survécu). Les Soviétiques ont également utilisé des primates, notamment des macaques qui ont participé activement à différents programmes.
Des singes dans le programme russe pour Mars
Aujourd’hui encore, la Russie réalise de nombreux tests sur les singes, dans le cadre de son projet spatial martien. L’Institut de Sotchi élève spécialement des macaques afin de connaître les réactions des primates aux conditions d’impesanteur prolongée, d’isolement et de régime alimentaire forcé durant le long voyage pour la planète rouge – 520 jours minimum aller-retour…