Le 1er avril, le premier volume de l’ouvrage Le végétarisme de l’Antiquité à nos jours a été publié aux Editions NovaComm, collection Anima.
Il s’agit de l’opus Réflexions des penseurs grecs et romains.
Sarah Amel Delage nous y démontre que, durant l’Antiquité grecque et romaine, de brillants esprits furent végétariens, souvent végétaliens. Ceci en fonction de principes éthiques, moraux, religieux, spirituels, philosophiques, diététiques, curatifs, dans une recherche d’harmonie du corps et de l’esprit.
Savants, scientifiques, médecins ou philosophes, hommes de lettres, poètes, initiés, mystiques, prédicateurs, historiens et même hommes politiques, ils furent animés d’une compassion commune pour les animaux et œuvrèrent pour la défense de ces êtres vivants sacrifiés à la consommation humaine en ne les mangeant pas, en refusant de les exploiter et en encourageant chacun à les exclure de son assiette.
La civilisation grecque est fondée sur la culture fruitière et horticole. L’agriculture a toujours été considérée par les Grecs comme l’activité noble par excellence. Les Grecs importaient les céréales tandis que les Romains cultivaient le blé et l’orge.
Les philosophes ont étudié les questions morales relatives à la mort des animaux lorsque celle-ci a une fin autre que vitale ou de légitime défense, donc lorsqu’elle ne présente aucune nécessité.
Ils défendaient l’idée suivante : chaque être vivant a droit à la vie, au respect, à la bienveillance et possède une conscience, une sensibilité, une intelligence, une capacité à raisonner, à réfléchir, à analyser, à éprouver douleurs et souffrances, amour et altruisme, à nouer des liens et à s’organiser en sociétés.
Parmi eux, cinq philosophes précurseurs se sont soulevés, arguments à l’appui, contre le meurtre et la consommation d’êtres « animés » pour différents motifs :
Pythagore au VIe siècle avant J.-C., Empédocle au Ve siècle avant J.-C., Théophraste au IIIe siècle avant J.-C., Plutarque au Ier siècle avant J.-C. et Porphyre au IVe siècle de notre ère, croyaient en la métempsycose et pensaient que les hommes se réincarnent en animaux au moment de leur mort. Ils refusaient les sacrifices sanglants d’animaux domestiques ; ils critiquaient la chasse, symbole de barbarie, au nom de la justice et par respect du caractère sacré de la vie. Ils voyaient l’abstinence de nourritures carnées comme un symbole de sobriété, d’ascèse voire de tempérance et de maîtrise de soi. Leur combat s’inscrivait dans une quête commune : la purification du corps et de l’âme.
Le philosophe contemporain Roger-Pol Droit note que « chez les Grecs anciens, la diététique visait l’équilibre physique et psychique ».
Cet ouvrage, fruit d’une recherche documentaire, est une synthèse des écrits et réflexions des érudits de l’Antiquité étayant le sujet d’étude suivant : le rapport de l’homme avec les animaux et ce dans le cadre de son alimentation.
Les textes choisis par l’auteur sont une invitation à nous interroger quant à notre place sur Terre et à l’impact de nos actions, mais aussi à nous remettre en question en ce qui concerne nos modes d’alimentation et la manière dont nous traitons les animaux.
L’étude des périodes suivantes, échelonnées jusqu’au XXIe siècle, fera l’objet d’autres ouvrages.