Dans une interview à Ouest-France, Jean-Luc Mélenchon se montre progressiste sur le chapitre de la cause animale1.
Interrogé sur la question des gros allègements de charges consentis par l’Etat aux exploitations agricoles, le leader du Front de Gauche répond :
Ce qu’il faut mettre en cause, c’est le modèle de marché, le modèle européen et de l’agriculture industrielle qui martyrise les animaux, détruit la santé des paysans, les sols, l’eau et l’air.
Il est l’un des seuls représentants de la classe politique, à notre connaissance, à parler explicitement des souffrances endurées par les animaux d’élevage.
« Il faut changer nos mœurs »
Plus étonnant, à la question — relativement floue — « dans un monde ouvert, que peut faire une gauche radicale ? », monsieur Mélenchon répond (après avoir mentionné la relocalisation de l’agriculture) :
(…) Créer une nouvelle attitude de consommation. Les protéines carnées, ça a une limite. Il est normal, compte tenu de l’étroitesse des salaires, que les gens aillent au moins cher. Les protéines végétales seraient les bienvenues. C’est une affaire de mode, de goût. Il faut changer nos mœurs. Nous savons que le changement climatique a commencé. Mais le changement pour la santé aussi : nous sommes en pleine épidémie de cancers, de l’obésité. Il faut dire aux gens que ce modèle ne pourra pas durer. C’est vrai pour la consommation alimentaire comme pour le reste.
Cette compréhension des problèmes dramatiques engendrés par la consommation de viande (désastre écologique, émergences de maladies graves, droit des animaux bafoués) démontre chez l’homme de gauche une clairvoyance tout à fait bienvenue. De même, le constat que se nourrir végétal revient globalement moins cher est encore largement ignoré de nos jours !
Des paroles prometteuses, à mettre en pratique
Certes, Jean-Luc Mélenchon peut mieux faire : s’il a boycotté le salon de l’agriculture, il a tout de même visité une crèmerie bio en remplacement2. On le sent tiraillé entre ses nouvelles convictions végéphiles et le baromètre de l’opinion si indispensable à tout homme politique. Espérons que les convictions en question prendront force et vigueur avec le temps.
Pour aller plus loin
L’excellent site Politique & Animaux a classé le Front de Gauche dans la catégorie « Penche pour les animaux ». C’est mieux que la plupart des autres partis (par exemple, le MoDem « penche contre les animaux », idem pour Les Républicains) mais encore un cran au-dessous d’Europe Ecologie Les Verts (« agit pour les animaux »).

Plus de détail sur la notation sur le site.