Tous les animalistes se rappellent de l’affaire judiciaire qui avait défrayé la chronique en Autriche à partir de 2008. Sans preuves, sous couvert des lois anti-terroristes, dix militants autrichiens pour les droits des animaux avaient été arrêtés. Le manque de sérieux de la justice autrichienne dans ce procès, son non respect des droits de l’homme avaient même amené Amnesty International à se mobiliser. Après plusieurs mois de rebondissements rocambolesques, les militants avaient heureusement été innocentés.
Un rappel des faits est disponible ici.

Après un tel fiasco judiciaire, on aurait pu penser que l’Autriche aurait souhaité enterrer cette affaire, mais suite à l’appel du procureur, la décision de la Haute Cour régionale (Oberlandesgericht) de Vienne contre l’acquittement des militants animalistes a été rendue: demander à un magasin de prêt-à-porter de cesser de vendre de la fourrure est considéré comme de la coercition. Selon la Haute Cour régionale de Vienne, les moyens ainsi que le but « portent atteinte à l’ordre public ».
Cet arrêt a des conséquences dramatiques pour toute organisation qui critique les politiques commerciales de certaines entreprises, au nom des droits des animaux, de la protection de l’environnement ou des droits humains. Même les personnes qui écrivent à une entreprise pour l’informer qu’elles n’achèteront plus leurs produits tant que celle-ci ne se comportera pas de façon plus éthique, peuvent être assignées à comparaître si l’entreprise risque de connaître une baisse sensible de ses ventes. La peine maximale pour coercition est de 5 ans.
Les associations animalistes et de droits de l’homme lancent un appel à l’auto-dénonciation. Plus d’informations ici.