Nous avions relayé dans un article précédent cette étude de quatre sociologues qui prouvait que les mangeurs de viandes minimisaient les capacités mentales et spirituelles des animaux qu’ils consommaient.
Une étude ultérieure des mêmes auteurs indique sensiblement la même chose.
Des sujets étaient invités à évaluer l’esprit d’un animal, qui pouvait être une vache ou mouton, en le classant sur une échelle allant de “dépourvu d’esprit” à “esprit évolué”, comme dans le graphique de l’étude précédente.
Toutefois, après la première évaluation, la moitié des participants (choisis aléatoirement) étaient informés qu’ils consommeraient un délicieux plat de viande (composé de boeuf et d’agneau notamment) alors que les autres étaient informés qu’ils consommeraient un bon plateau de fruits (dans un cas comme dans l’autre, le plat leur était réellement présenté).
On leur demandait ensuite d’évaluer à nouveau les capacités spirituelles d’un animal (la vache pour ceux qui avaient déjà jugé le mouton, et vice-versa).
Les auteurs comparent alors les jugements des sujets au temps 1 et au temps 2, c’est-à-dire avant d’avoir vu la nourriture devant eux, selon le menu qui leur a été présenté.
Et que constate-t-on ? Chez les sujets qui s’attendent à manger des fruits, pas de changement.
En revanche, comme on le voit sur la figure ci-dessous, chez ceux qui se préparent à consommer de la viande, l’animal jugé au temps 2 est tout à coup perçu comme davantage dépourvus de capacités mentales… Comme si les sujets cherchaient à justifier l’acte immoral en le rendant moins répréhensible…Cet article rappelle un phénomène bien connu en psychologie sociale : la réduction de la dissonance cognitive.
Deux solutions sont alors envisageables : changer mon comportement, ou modifier mes valeurs.